Une coprésidente mise en examen
Suite à cette alerte, le Dr Olivier Ami a décidé de porter plainte contre l’une de nos Coprésidentes pour diffamation. Afin de répondre à cette accusation et continuer à défendre le droit des femmes, nous devons engager un.e avocat.e.
Comment inventer un examen médical infondé et non reconnu par la communauté scientifique ? Appât du gain et publicité des médecins au détriment des femmes ?
En juin 2017, l’Institut de Recherche et d’Actions pour la Santé des Femmes IRASF a été contacté par une journaliste/commerciale qui tentait de nous vendre la méthode du BabyProgress.
Cette journaliste dont nous garderons l’identité s’est présentée en ces termes : « J’écris en freelance au sein de rubriques bien être/santé et je viens de rejoindre Baby Progress, une entreprise ayant développé l’imagerie médicale grâce à l’intelligence artificielle, pour anticiper la façon dont se déroulera l’accouchement. Ainsi, les césariennes inutiles, en urgence, sont limitées. C’est justement notre entreprise qui souhaite lancer cette campagne, avec des témoignages de femmes victimes de violences obstétricales … dont découlent des séquelles sur la mère comme sur l’enfant. »
En juin 2018, lors du congrès GynMonaco, nous avons été invitées par le Docteur Olivier Ami, secrétaire général du Conseil National Professionnel de Gynécologie et Obstétrique (CNPGO) et créateur de la société BabyProgress qui commercialise le SIM37.
Il était convenu que nous fassions une interview pour promouvoir et comprendre la technique de la césarienne extra-péritonéale, qu’il pratique et enseigne. Le Docteur Olivier Ami s’est gardé, à ce moment-là, de nous parler du SIM37. Ce n’est qu’au cours de la journée que nous avons découvert de façon fortuite que le SIM37 et l’entreprise Babyprogress étaient intimement liés au Docteur Olivier Ami. Nous avons tenté de lui poser des questions sur cette entreprise commerciale et ce qu’elle tente de commercialiser, questions qu’il éludera systématiquement.
Qu’est-ce que le SIM37 ?
C’est en somme une méthode de “divination”/simulation des accouchements (disponible à la clinique de L’Estrée du groupe Elsan). Le Docteur Olivier Ami prétend qu’il y aurait une « disproportion entre le canal vaginal et la tête du fœtus » et que cela provoque, selon lui, plusieurs pathologies :
- L’autisme
- Les hémorragies cérébrales du fœtus
- Des conséquences sur le QI des bébés en devenir.
Il prétend aussi que « dans huit à neuf générations, les femmes, et partout dans le monde, ne pourront plus accoucher par voie basse. » Il ajoute que : « c’est à cause des césariennes que la sélection des femmes capables d’enfanter par voie basse ne s’est pas faite. » . Pour plus d’éclairage sur la césarienne, vous trouverez ci-joint le lien de l’interview dans Science et Avenir de notre co-présidente July Bouhallier, paléoanthropologue spécialiste des modifications du bassin et de l’accouchement dans l’évolution humaine, qui explique que les césariennes n’ont pas d’influence sur la morphologie pelvienne ni sur l’évolution humaine.
Depuis ce temps, l’IRASF tente d’obtenir auprès du Docteur Olivier Ami, les résultats de son étude.
En attendant la publication de cette méthode, nous aimerions voir accessible :
- Les preuves d’obtention du consentement libre et éclairé des femmes pour participer à une recherche expérimentale
- La preuve du dépôt du projet d’étude
- Des assurances d’expérimentations
- Des protocoles d’expérimentations
- La liste des personnes qui constituent le comité scientifique et éthique
- Le laboratoire et l’équipe de chercheur.e.s qui travaillent avec le Docteur Olivier Ami
- Les résultats des publications…
À la lumière de ces deux années d’observation et d’enquête, il s’avère que le Docteur Olivier Ami a mis en œuvre un examen médical qualifié de « pure folie » par ses pairs. Selon notre enquête, des chercheur.e.s spécialisé.e.s en obstétrique et qui préfèrent garder l’anonymat se sont penché.e.s sur le SIM37 et ont déclaré que : « cette pratique est complètement infondée, non reconnue, animée par l’appât du gain. »
Nous soulignons que les taux de césarienne de la clinique de la Muette (du groupe Ramsay Générale de Santé), où pratique le Docteur Olivier Ami s’élève à 43,5% soit plus du double de la moyenne nationale (20,2%) (source 2016).
L’IRASF alerte les femmes sur le caractère infondé de cette pratique et des postulats du Docteur Olivier Ami sur les pathologies dont seraient victimes les fœtus. Aucune étude ne rapporte ce type de complications due à la dystocie céphalo-vaginale, qui semble être une pure invention et un pur fantasme de l’imaginaire du Docteur Olivier Ami.
L’IRASF alerte les femmes sur le caractère infondé de cette pratique et des postulats du Docteur Olivier Ami sur les pathologies dont seraient victimes les fœtus
Aux deux questions suivantes, le Docteur Olivier Ami ne saura pas nous répondre :
- À partir de combien de degrés de chevauchement du crâne du fœtus cela devient il dangereux ?
- Comment mesurez-vous l’extension maximale du canal vaginal ?
Devant ces évidences, il est important d’informer les femmes et les couples sur le caractère expérimental et hasardeux de cet examen, de son coût outrancier (900€), de son usage pour vendre et potentiellement perpétuer des césariennes qui nous semble inutiles, de véhiculer des données scientifiques fausses, voire dangereuses et incomplètes pour les femmes, d’instrumentaliser les violences obstétricales et enfin de s’enrichir d’une certaine façon sur le dos des victimes de violences obstétricales et gynécologiques.
Nous appelons les journalistes à enquêter sur cette pratique et invitons les personnes, les associations, les collectifs, à faire circuler cette information.
Une pratique commerciale au service de la césarienne : le SIM 37
Informations complémentaires
En réponse à cette alerte, le CNGOF diffuse un communiqué de presse, le 25 janvier 2019, intitulé : « Accouchement par voie basse ou césarienne programmée ? SIM 37, un méthode onéreuse et sans bénéfice ou intérêt prouvés »
Quelle horreur !