La santé maternelle des « Africaines » en Île-de-France : racisation des patientes et trajectoires de soins

La santé maternelle des « Africaines » en Île-de-France : racisation des patientes et trajectoires de soins

La santé maternelle des « Africaines » en Île-de-France : racisation des patientes et trajectoires de soins 1180 610 IRASF - Institut de Recherche et d’Actions pour la Santé des Femmes

« Je voulais dénoncer cette pratique fasciste qui consiste à soumettre systématiquement les femmes africaines à la césarienne au moment de l’accouchement. Sur dix femmes africaines qui accouchent, six le font par césarienne. Il paraît que c’est pour limiter la fécondité des femmes noires… » (paroles de femmes)

Ce type de propos ou de questions sur les taux de césarienne revient de façon récurrente et met en cause les pratiques cliniques françaises à l’égard des femmes d’origine africaine dans les services de gynécologie-obstétrique.


« Le personnel médical et paramédical des services de maternité franciliens parle souvent des « Africaines » comme d’une catégorie de femmes présentant des caractéristiques spécifiques. Nous présentons et discutons ici les résultats d’une recherche qui avait pour objectif d’analyser les processus et les effets de cette catégorisation. Nous montrerons que ces processus ne sont pas neutres sur les trajectoires de soins. En particulier, nos analyses quantitatives montrent des taux de césariennes élevés pour les femmes « Africaines » immigrées, même après correction d’autres variables testées comme l’état de santé. Tous nos résultats convergent pour montrer les risques inhérents à l’usage de catégories « racisantes » de patientes. Il permet en effet l’application de protocoles médicaux fondés sur des imprécisions et des amalgames, et qui ne corrigent pas les éventuelles inégalités de santé périnatale. »

L’IRASF rappelle qu’en Île de France, les femmes subsahariennes meurent deux fois plus que les autres.

Scandaleux.