Emeline était enceinte en septembre 2011. Une grossesse normale.
Le terme de l’accouchement était fixé au 18 juin 2012. Le samedi 16 juin, son compagnon étant à son travail, Emeline téléphone aux pompiers de PAU pour des douleurs abdominales. Elle leur ouvre la porte en rampant tant ses douleurs étaient insupportables.
Les pompiers l’emmènent aux urgences de la maternité, à la polyclinique privée de Pau, où la sage-femme constate que les douleurs sont disproportionnées par rapport à la dilatation du col et du travail.
Peu après, le docteur arrive et examine Emeline et répond à sa mère que « pour un premier enfant, certaines femmes ont du mal à gérer la douleur ».
Entre temps, on s’assure que le personnel médical qui l’entoure est informé des antécédents médicaux d’Emeline. En effet, elle avait subi une intervention du colon en 2010 (pour un colon distendu trop long).
Son bébé, Anna, décèdera dans l’après-midi des conséquences d’une hypoperfusion
placentaire à l’origine d’une hypoxie aiguë fœtale. Emeline décèdera d’une « défaillance multiviscérale faisant suite à une ischémie-mésentérique massive d’origine mécanique par occlusion sur strangulation de l’intestin et du colon » le lendemain.
Emeline n’était pas en travail. Emeline faisait une occlusion intestinale et le personnel médical connaissait ses antécédents ainsi que ce risque.
Le médecin aurait reconnu sa focalisation sur le bébé, entraînant le retard de diagnostic. Les membres du service auraient laissé entendre « qu’Emeline ne s’était pas assez plainte et que si elle s’était plainte un peu plus, ils se seraient un peu plus penchés sur son cas ».
6 ans plus tard, le combat de la famille d’Emeline continue…
A l’IRASF, nous n’avons pas pour habitude de commenter des décisions de justice ou des affaires en cours. Néanmoins, nous considérons que ne pas écouter une femme qui se plaint de douleurs fait partie des violences obstétricales.
Mise à jour 04 novembre 2018
Affaire Perfeito, le non-lieu prononcé
« Tout le monde était là, mon avocat, la procureure Cécile Gensac. Elle m’a expliqué que les expertises médicales concluaient à une malformation. Pourtant, c’est une occlusion qui a tué ma fille », dénonce-t-il.
José Perfeito a décidé de faire appel. L’audience est prévue mardi 27 novembre devant la chambre de l’instruction. « Même si cette affaire se termine par une relaxe pour la gynécologue, je veux un débat »
Mise à jour 27 novembre 2018
Les parents d’Émeline ont fait appel du non lieu prononcé par la justice après la mort de leur fille Émeline. Cette jeune femme de 24 ans est décédée avec son bébé lors de son accouchement, à la clinique Navarre à Pau il y a six ans.
L’IRASF s’interroge sur les conditions de prise en charge d’Émeline et de son bébé et dans quelle mesure les violences obstétricales sont responsables de ce drame. Depuis 2 ans, et après avoir pris connaissance du dossier d’Émeline, L’IRASF soutien le combat justifié de cette famille et que justice soit faite.
Mise à jour 6 juillet 2019
la gynécologue obstétricienne sera jugée pour homicide involontaire !
Après 7 années de procédure et d’expertises contradictoires, les parents d’Émeline obtiennent un procès pour le décès de leur fille. La chambre de l’instruction de Pau vient de renvoyer en correctionnelle la gynécologue de la polyclinique de Navarre pour homicide involontaire.